14-11-2016
Widersprüche
Die LSAP erklärt seit Jahren, dass deregulierter Freihandel die bestmögliche Form des Wirtschaftens sei. Kurz darauf heißt es, man habe Verständnis für den gesellschaftlichen Widerstand und dank ihrer – der LSAP – seien die Bedenken der Zivilgesellschaft nun in das Freihandelsabkommen eingeflossen, um im gleichen Atemzug zu sagen, dass sich eigentlich nichts geändert habe… da man ja schon immer Recht gehabt habe, dass der liberale Freihandel ein Segen sei und die zivilgesellschaftlichen Gegner: Spinner.
Widersprüche erkennen und fruchtbar machen, heißt Dialektik. Widersprüche ignorieren und trotzdem das Gleiche und sein Gegenteil behaupten, ist schizophren.
Ähnlich verhält es sich mit dem Thema „Arbeit“: da heuert Wirtschaftsminister Schneider (LSAP) einen Pop-Ökonomen an, der seit Jahren das Gleiche und sein Gegenteil behauptet, um seine widersprüchlichen Thesen auf Luxemburg zu deklinieren.
Jeremy Rifkins Ausgangspunkt ist und bleibt aber erstaunlich altbacken: durch Digitalisierung und Robotisierung wird zukünftig immer weniger menschliche Arbeitskraft gebraucht, um Waren und Dienstleistungen zu produzieren. Klingt irgendwie bekannt.
Wer jetzt denkt, die Sozialdemokratie hätte sich ihrer Wurzeln besonnen, die eben jenes bereits vor mehr als 100 Jahren sagten, irrt.
Es geht nicht darum, durch technologischen Fortschritt die Lebensbedingungen der Menschen und ihrer Umwelt zu verbessern und die offensichtlichste aller Maßnahmen voranzutreiben, nämlich die Arbeitszeit substantiell zu verkürzen. Nein, auch bei Rifkin geht es um die (kapitalistische) Frage, wo denn noch Gewinne erwirtschaftet werden können, wenn der Faktor „Arbeit“ zukünftig immer weniger ausgebeutet werden kann.
Dieser feine Unterschied führte eingangs zu Missverständnissen und erklärt sowohl, weshalb sich die anfängliche Skepsis der Wirtschaftsverbände in eine regelrechte Goldgräbereuphorie gewandelt hat, als auch den wachsenden Widerstand der Gewerkschaften und Umweltverbände (Land 7.10.16).
Zu einem Zeitpunkt einer umfassenden Rekordarbeitslosigkeit, indem das « Ende der Arbeit » vorhergesagt wird, drängen LSAP-Minister auf die Verlängerung der Lebensarbeitszeit (Rentenreform 2012, geplante Abschaffung der Préretraite Ajustement 2016), beziehungsweise auf eine weitere liberale Flexibilisierung der Arbeitszeit (Reform PAN 2016). Das ist ein offener Widerspruch.
Ein Kernelement der Geschichte fortschrittlicher Bewegungen war aber neben dem Kampf für anständige Löhne, immer auch die Reduzierung der Arbeitszeit. Dies auf zwei Ebenen: die Begrenzung der Lebensarbeitszeit durch die Einführung eines solidarischen Rentensystems und die Begrenzung der Wochenarbeitszeit.
Dies ist für Linke deshalb so bedeutend, weil es ein Gewinn an Selbstbestimmung des lohnabhängigen Menschen bedeutet und Ausdruck des zivilisatorischen Fortschritts einer Gesellschaft ist. Die schrittweise Begrenzung der Wochenarbeitszeit auf 52, 48, 44 und schließlich auf 40 Stunden und die Absenkung des Renteneintrittsalters sind wichtige Elemente hiervon.
Diese Entwicklung wurde aber seit dem Vorpreschen des Neoliberalismus in den 70er Jahren zuerst ausgebremst, dann umgekehrt. Genau hier gilt es, den Hebel anzusetzen: die schrittweise Herabsetzung der Arbeitszeit muss wieder auf die politische Tagesordnung. Sie ist ein zentrales Element einer Politik, die die Fähigkeit zurückgewinnen will, eine gesellschaftliche Perspektive zu eröffnen und sozialen Fortschritt für Menschen greifbar zu machen.
Schluss mit der Schizophrenie. Her mit dem guten Leben.
Erstmalig veröffentlicht im Lëtzebuerger Land vom 4. November 2016.
14-11-2016
La permaculture et la résistance main dans la main en Palestine
Chercheur en génétique, Mazin Qumsiyeh est le directeur général et le coordinateur de la recherche du Musée palestinien d´Histoire naturelle et de l´Institut palestinien de biodiversité et de durabilité, deux Instituts qui appartiennent à l´Université de Bethlehem. A côté de cela et des cours qu´il tient aux Universités de Bethlehem et de Birzeit, le docteur Mazin Qumsiyeh s´engage dans la résistance non violente et préside le Centre palestinien pour le rapprochement entre les peuples. Il est notamment actif dans les médias et dans l´éducation publique comme outil de renforcement des capacités, en particulier des jeunes.
Interview avec le docteur Mazin Qumsiyeh. Bethlehem, Palestine occupée.
Initialement publiée dans la revue «Brennpunkt» n° 295 de l‘ASTM
Pouvez-vous expliquer la relation entre la colonisation et le développement de la Palestine?
Bien sûr. Le projet sioniste de coloniser la Palestine a impliqué de transformer un pays en une version européenne; l´Etat juif d´Israël. L´idée était de faire immigrer des juifs européens ici, d´établir des colonies en Palestine. L´effet de ceci sur les populations locales est évidemment que ceux-ci ne veulent pas de cela (l´immigration). Ils (les nouveaux-venus) voulaient la terre mais sans le peuple. Mais ils voulaient également transfigurer le paysage afin de correspondre à leur idée d´un pays européen. Ainsi ils ont planté des arbres européens par exemple. Concernant les populations locales, ils n´étaient pas désirées et c´est ainsi que la majorité d´entre nous ont fini par devenir réfugiés.
Un processus intentionné de dé-développement
Maintenant, ceux, qui restent encore, comme moi, je suis en Cisjordanie, sont sous-développés. Il y a un processus, un processus intentionné, de dé-développement, de réduire notre développement, afin de nous empêcher d´avoir une économie ici, d´accaparer toutes nos sources de revenus , comme l´agriculture et le tourisme. Ainsi tout cela est pris par Israël. Par exemple, dans l´agriculture, l´eau et la terre ont été accaparées et ainsi, pour les locaux, il ne reste plus d´espace à développer et plus de ressources naturelles à utiliser.
Pouvez-vous en dire plus sur ce projet de dé-développement?
Quelles sont les sources de revenus dans n´importe quel pays? Ce sont les ressources à utiliser telles que l´agriculture, le tourisme, l´industrie, les services, les ressources naturelles productives et ainsi de suite. Toutes ces choses sont liées à la nature du gouvernement. Par exemple, Israël accapare les ressources naturelles donc nous ne pouvons pas utiliser celles ci pour l´agriculture. Nous n´avons pas assez d´eau pour cultiver des jardins verts. Israël a pris cela. Aussi, au niveau du tourisme, le dé-développement du tourisme se passe parce que Israël a créé un conflit et même s´il y a des touristes qui viennent, comme ici à Bethlehem, pour voir l´église de la nativité, seuls les guides israéliens les accompagnent ici et ils viennent pour une ou deux heures et puis ils repartent. Ils ne laissent pas leur argent ici.
Des ressources publiques accaparées
Le secteur du tourisme a été repris par Israël. Le secteur de l´industrie, nous avons du mal à le développer car tout doit passer par les systèmes israéliens d´import et export et Israël ne nous permet pas d´importer l´équipement industriel nécessaire. Au niveau de l´éducation, bien sûr, l´éducation est liée à l´économie. Il y a des atteintes au droit à l´éducation. Moi en tant que professeur à l´université je ne peux pas remplir ma fonction comme un professeur dans une université européenne. En venant aux cours, mes étudiants doivent passer par des checkpoints donc je dois être clément envers eux. L´éducation souffre et l´économie souffre. Israël interfère dans les aspects de notre vie en Palestine. Peut être que nous pouvons encore respirer l´air mais même celle-là est en train d´être polluée par les industries dans les colonies israéliennes. Tous les aspects que ce soit notre eau, notre terre, nos mouvements, notre religion, nos droits religieux, tout est affecté par l´occupation.
L´importance de l´eau dans un projet colonial
93 % de l´eau de la Cisjordanie est contrôlée par Israël. Nous avons le droit d´utiliser 7 % de notre propre eau. Et même celle-là, nous devons la payer à Israël. Le reste remplit les besoins des colons israéliens qui vivent sur la terre palestinienne volée.
Combien de terres et d´espace reste-t-il pour les paysans palestiniens?
Ce que nous essayons de faire ici dans la station de recherche agricole que nous sommes en train de développer ici au jardin botanique, est de montrer aux paysans des méthodes d´agriculture intensives à la sensibilité écologique. C´est ce que l´on appelle couramment la permaculture. La permaculture permet de cultiver beaucoup sur un terrain très restreint et avec peu d´eau. Ceci permet de gérer la situation mais ce n´est pas la solution à la crise à laquelle nous faisons face. Cette crise est une crise créée par les hommes, c´est un projet israélien de priver les palestiniens de leur vie et leurs moyens de subsistance. Beaucoup de paysans ont délaissé leurs terres. Avant 1967, 70 % de l´économie palestinienne dépendait de l´agriculture, 70 % des emplois étaient dans le secteur de l´agriculture. Maintenant, c´est moins de 20 %. La raison pour cela est ce projet intentionnel de priver les paysans de leurs terres, de l´eau et d´autres ressources pour ainsi leur rendre la vie difficile.
Que deviennent les paysans palestiniens qui se trouvent dans l´obligation de quitter les champs?
Ils doivent aller travailler dans les colonies israéliennes ou dans les fermes agricoles, voire dans la construction du mur. Ce sont des paysans qui ont quitté les terres qui travaillent maintenant dans ces secteurs parce qu´ils doivent bien nourrir leurs familles.
Que pensez-vous de l´argument „les palestiniens seront les premiers à souffrir de la campagne BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) “?
Cet argument a également été utilisé contre la campagne BDS en Afrique du Sud. Mais ce furent les Noirs en Afrique du Sud qui ont appelé pour le désinvestissement. Et nous, palestiniens, avons appelé pour le désinvestissement. Des centaines d´organisations de la société civile ont lancé l´appel.
Et c´est clair que nous préférons avoir la liberté que de recevoir des miettes de pain.
Et c´est clair que nous préférons avoir la liberté que de recevoir des miettes de pain de quelques ouvriers dans les colonies industrielles israéliennes qui ont été développées sur la terre palestinienne volée et qui polluent notre environnement. Donc je préfère souffrir plus pour avoir ma liberté que de continuer à souffrir avec des miettes qui descendent de l´économie israélienne.
Liens:
https://www.youtube.com/watch?v=FgfVaXxcGPU
www.palestinenature.org
http://popular-resistance.blogspot.lu
www.astm.lu
14-11-2016
Wenn modernistische Architektur zum Psychothriller wird.
Das erlebt man bei die Austellung « La nuit politique »von Aude Moreau im Casino Luxemburg.
Ein Psychothriller ohne Psychopathen, nur mit moderner Architektur, Wolkenkratzern und « L.A by night » geht das überhaupt?
Hollywood hat noch nicht daran gedacht, aber Aude Moreau schon lange.
Im ersten Stockwerk des Casinos Luxemburg, belehrt uns die kanadische Künstlerin, mit einer kleinen Auswahl von videografischen, fotografischen sowie akustischen Arbeiten, eines Besseren.
In « Sortir » (2010), eine Videoarbeit auf grossformatigem Flachbildschirm, umkreist ein Helikopter die Börse von Montreal. Beleuchtete Bürofenster schreiben das Wort « Sortir » in die dunkle Nacht der Grossstadt.Es fordert die Einwohner Montreals
auf während der sogenannten Nacht der Museen, ihr Haus zu verlassen, um von den diversen kulturellen Angeboten dieser Nacht zu profitieren.
« Inside » (2015), eine grossformatige Videoprojektion, zeigt das dreissigminutige Standbild einer nächtlich beleuchteten Fassade eines Bürogebäudes in Downtown L.A. Nur wenige sich bewegende, menschliche Silhouetten und einzelne, flimmernde Computerbildschirme erinnern uns daran, dass es sich hier um ein Video handelt und nicht um eine grossdimensionierte Fotografie.
« The End »(2015) zeigt, in einem sogenannten « plan séquence » mit Rückwärtszoom, den nächtlichen Überflug von L.A und Hollywood . An einem der Wolkenkratzer von Downtown L.A kann man, durch das Spiel von beleuchteten Bürofenstern, das Wort « The End » erkennen.
In « Reconstruction »(2012) filmt die Künstlerien die imposante Wolkenkratzerkulisse von Lower Manhatten, NY.Eine perfekte gleichmässige Kameraaufnahme von einem Boot aus mitten im Hudson River.
Die Computeranimation « Less is more » ist eine Art Hommage an den grossen, deutschen Architekten Mies van der Rohe.
Neben diesen Videoarbeiten zeigt uns die Künstlerin eine Reihe von digitalen Fotografien die sich alle mit dem gleichen Thema befassen. Moderne nordamerikanisch–kanadische Grossstädte.
Fazination ist der erste Eindruck. Faszination der spektakulären Bildaufnahmen, des riesigen, geografischen Ausmasses solcher Megacitys, der Gradlinigkeit der Avenuen, der imposanten Silhouetten der Wolkenkratzer. Fazination des sublimen Lichtschauspiels welches gleich eines hell erleuchtenden Sternehimmel auf uns einwirken. Man wird ungewollt in eine Art meditativen Zustand versetzt. Die Gefahr besteht dass wir so Opfer einer Fiktion werden, der Fiktion reicher, amerikanischer Grossstädten, wo Geld regiert und den Menschen glücklicher machen soll.
Nichts desto trotz zwingt Aude Moreau uns, auf subtile Art und Weise, einen neuen Blick auf solche Städte zu werfen und uns in tiefere psychologische Ebenen zu begeben. Dieser Blick wird viel zweideutiger, nebelhafter und verschwommener.
Die Nacht die wir hier erleben ist eine politisch, dekadente Nacht, ein Alptraum.
Die Nacht lässt ihre Monster in eine enthumanisierte Urbanität frei. Diese werden durch die imposanten Wolkenkratzer mit ihren abends grell beleuchteten Firmenlogos symbolisiert.
Moreau kritisiert somit den ausbeuterischen Kapitalismus, den frenetischen Produktivismus, die Überproduktion von Waren und Bildern, die Macht der sogenannten mondialisierten Ökonomie. Daher die Neuformulierung des berühmten Bauhausslogans in der Computeranimation « less is more » in « is less more or »?
Die Welt kommt nicht mehr zur Ruhe, sogar am Vorabend eines Weinachtsfestes. In den Bürogebäuden brennen nachts die Lichter. Computer flimmern bis ins Morgengraue hinein. Ein böses Erwachen ist nach solch politischen Nächten zu erwarten.
Eine Umweltkatastrophe riesigen Ausmasses bedroht New-York. Kein Wunder denn wir wissen dass die USA, neben China, der grösste CO2 Produzent unseres Planeten ist.Dies wird uns in dem Video « Reconstruction » vor Augen geführt. Eine blaue Linie, der mit blauer Folie zugeklebten Fenster der grossen Banken, wie Standards und Poors, Goldman Sachs, Citybank und American Express in Downtown Manhattens Skyline zeigt die Höhe des Wasserstandes (65 Meter), würden alle Eisberge der Welt gleichzeitig schmelzen. Diesen Banken und Grosskonzernen würde dann das Wasser regelrecht bis zum Halse stehen. Ob man sich darüber freuen sollte?
Moreaus Videos suggerieren Weltuntergangsstimmungen. Sie bedient sich der filmischen Sprache düsterer Katastrophenfilmen.
Die Rotorenblättergeräusche des Helikopters in « Sortir » kann man als Allusion an « Apocalypse now »von Francis Ford Coppola verstehen.In den Videos bedient sie sich tiefbassigen Soundtracks.
Die Künstlerin wehrt sich nicht nur inhaltlich und symbolisch gegen diesen Trend des unbegrenzten Wirtschaftswachstums.
Sie beweisst das auch praktisch dadurch dass sie nur mit dem arbeitet was bereits exisitiert, wie zum Beispiel beleuchtete Büroräume, Wolkenkratzer, Firmenlogos usw. Ihre Arbeiten hinterlassen keine materiellen Spuren, keinen » künstlerischen Abfall ». Die nächtlichen Aufnahmen verstärken die Idee der Leere. Die Nacht entmaterialisiert die Grossstadt.
Die Künstlerin, deren Arbeit man eher als konzeptionell definieren kann, inspiriert sich an Autoren die sich alle mit dem Phänomen des Urbanismus im Kapitalismus befasst haben. So zum Beispiel Guy Debord, Georg Simmel oder Georges Perec.
Latente Weltuntergangsstimmungen, eine Gesellschaft, die immer mehr im kapitalistischen Sumpf zu versinken droht. Andy Warhol wäre nicht »amused », er der grosse Verehrer amerikanischer, moderner Grossstädte und des sogenannten « American way of life »
Der Betrachter verlässt die Austellung denn auch mit einem ambivalenten Gefühl: eine Mischung aus Erstaunen und Angst zugleich.
Faszination für das überdimensionierte, grossartige, nächtliche Schauspiel amerikanischer Grossstädte. Angst vor dem politisch, sozial und ökologisch Unkontrollierbarem.
Geht man nachher in Richtung Boulevard Royal, so kreisen unsere Gedanken unweigerlich, gleich Hubschrauber-Rotorenblätter um die Macht der Banken in Luxemburg. Untermalt werden diese Gedanken durch einen fortwährenden Soundtrack des Verkehr-und Baulärms .Hier stösst Kunst auf Realität.
14-11-2016
Cinéma : «Moi, Daniel Blake» de Ken Loach
Alors que l’actualité politique n’est pas totalement réjouissante sur tous les fronts, il y a des événements récurrents qui sont de nature à nous redonner de l’espoir pour la lutte. Les films de Ken Loach, par exemple.
Son dernier opus, «Moi, Daniel Blake» a reçu la palme d’or au dernier Festival de Cannes, la deuxième de sa carrière après «Le vent se lève» en 2006, magnifique film relatant la lutte d’indépendance en Irlande au début du XXe siècle. Habitué de la Croisette – avec notamment 3 prix du jury – il a aussi été récompensé par le César du meilleur film étranger en 1996 pour son inoubliable «Land and freedom» sur la guerre d’Espagne.
Dans son discours à la cérémonie de remise de la palme d’or au mois de mai dernier, Ken Loach avait insisté sur le fait que «le monde où nous vivons est en proie à un dangereux projet d’austérité véhiculé par des idées que nous appelons néo-libéralisme et qui nous a mené au bord du gouffre» Et de rajouter qu’il faut «donner un message d’espoir et dire qu’un autre monde est possible et nécessaire».
Dans «Moi, Daniel Blake», ce sont bien les conséquences dramatiques pour les classes populaires de l’austérité et des agressions néo-libérales engagées depuis Margaret Thatcher qui sont mises en image. Daniel Blake, menuisier de 59 ans en arrêt maladie suite à une crise cardiaque, est quand même obligé de se mettre à la recherche d’un emploi par le «Job Center», sous peine de sanctions. Il y rencontre Katie, mère célibataire de 2 enfants qui se voit contrainte d’accepter un emploi à 450 km de chez elle, sous peine d’être mise en foyer d’accueil. Ils vont s’entraider face à la brutalité de ce système qui, comme le souligne Ken Loach, ne fait que «punir les pauvres».
Tout au long de sa carrière prolifique, le réalisateur britannique a constamment écrit, réalisé et produit des films et des documentaires à contre-courant, malgré les difficultés financières et la censure (comme il l’a vécu à la BBC au moment de la grève des mineurs en 1984). En traitant toujours des sujets profondément politiques très variés, comme les difficultés de familles pauvres en Grande-Bretagne en passant par la guerre en Irak ou le sort des clandestins mexicains travaillant aux USA, Ken Loach réussit à nous faire ressentir que la lutte est universelle. Avec un génie cinématographique qu’il a mis au service du vécu de ces hommes et de ces femmes, il réussit toujours à nous faire vivre ces événements pleinement et provoquer une prise de conscience qui doit nous pousser à lutter pour construire un autre monde.
À voir au ciné Utopia
Source: Ken Loach, «Défier le récit des puissants» aux éditions indigène
www.indigene-editions.fr
28-10-2016
Freihandel – haben Sie frei gesagt ?
Am Dienstag, den 18. Oktober trafen sich Freihandelsgegner vor dem Hochhaus auf Kirchberg. Aufgerufen hatten belgische, französische, deutsche Organisationen sowie die luxemburgische Plattform Stop CETA / TTIP. Es war eher als symbolische Protestaktion gedacht, um die europäischen Handelsminister vor ihrem Ja zu CETA auf den großen Widerstand der Bevölkerung aufmerksam zu machen, außerdem zeichnete sich ein Nein von Belgien ab, dessen wallonische Regionalregierung unter Ministerpräsident Paul Magnette den Freihandelsvertrag ablehnt. Es galt also Belgien zu unterstützen.
Trotz des frühen Morgens und des kalten Wetters hatten sich viele Menschen aus den Nachbarländern und aus Luxemburg eingefunden. Einige kanadische Delegierte hatten sich ebenfalls zu den Protestierenden gesellt, einer von ihnen ergriff das Wort und freute sich über die Solidarität der Menschen dies- und jenseits des Atlantiks, er erklärte weshalb wir den Kampf gegen die Multis gemeinsamen führen müssen.
Nacheinander ergriffen Delegierte der verschiedenen Anti CETA und TTIP Komitees aus der Großregion das Wort, sie erklärten wo sie herkamen und bekräftigten ihre Entschlossenheit, sich weiterhin für ein Leben mit guten Sozial- und Gesundheitsstandards einzusetzen. Unsere Umwelt muss geachtet werden und unsere Demokratie gepflegt werden.
Greenpeaceaktivisten war es gelungen, das Vordach des Gebäudes zu erklimmen und eine Banderole mit der Aufschrift „DONT TRADE AWAY DEMOCRACY – STOP CETA“ zu befestigen.
Die Anwesenden sangen immer wieder die Hymne „Les Misérables“ der Freihandelsgegner. Alles in allem eine sehr gute, unüberhörbare und unübersehbare Protestaktion.
Heute, am 26. Oktober morgens, hat Wallonien noch nicht nachgegeben, übrigens hat die Region Bruxelles ebenfalls ihre Bedenken angemeldet, jedoch ist der Druck, der auf die gewählten Vertreter ausgeübt wird unermesslich.
Ein Hauptstreitpunkt zwischen Wallonien, der Region Bruxelles und den europäischen Instanzen sind die privaten Schiedsgerichte, die nach einer kosmetischen Operation jetzt nicht mehr ISDS heißen sondern ICS (Investment Court System), wobei die Ausrichtung noch immer dieselbe ist, eine Paralleljustiz soll geschaffen und die Rechte von Investoren über jene von Nationalstaaten gestellt werden.
Dies ist die eigentliche Bestimmung der Freihandelsverträge. Getreu der neuen Weltordnung stehen die Interessen der Konzerne und Banken, oder vielmehr ihrer Besitzer und Aktionäre vor denjenigen der Bevölkerung.
Frei heißt im Zusammenhang mit dem internationalen Handel, dass es keine Handelshemmnisse geben darf. Weder tarifäre noch nichttarifäre Barrieren dürfen den freien Fluss der Waren und Dienstleitungen bremsen. Uns werden der Wegfall von Zolltaxen und das Angleichen von Normen in der Produktion in den schönsten Farben geschildert. Nicht so gern werden die anderen nichttarifären Barrieren erwähnt wie Umweltstandards, Mindestlöhne, öffentliche Renten und Krankenkassen, Gesundheitsschutz, Vorsorgeprinzip. Doch genau diese Standards bremsen den freien Fluss der Profite und deshalb sollen sie wenn möglich nach unten angeglichen werden.
Lassen wir uns also nicht von dem Wörtchen frei blenden, es hat viele Bedeutungen, je nachdem was dahintersteht. Denn wenn wir den Freihandel akzeptieren, könnte es mit unserer Freiheit schnell vorbei sein.
Denn Achtung: CETA und TTIP sind nicht die einzigen Freihandelsabkommen die sich auf dem Weg durch die Instanzen befinden.
Ein Freihandelsabkommen über den Handel mit Dienstleistungen (Trade in Services Agreement -TiSA) wird zurzeit zwischen 50 Ländern, die zu den eifrigsten Verfechtern der Liberalisierung zählen ausgehandelt und ist dem Vernehmen nach schon weit gediehen.
Die „Gruppe der wirklich guten Freunde“ der Dienstleistungen in der WTO (Welthandelsorganisation) (Really Good Friends club RGF) hat sich zum Ziel gesetzt, den Handel mit Dienstleistungen zu liberalisieren.
Also lassen wir uns nicht von dem Namen Freihandel irreführen, sondern treten wir für den fairen Handel ein. Nach Möglichkeit sollten wir regional produzieren und einkaufen. Wir müssen uns für eine Gesellschaft einsetzen, wo der Mensch und die Natur im Mittelpunkt stehen. Die Bedürfnisse der Bevölkerung müssen erfüllt werden und nicht die Sucht einiger Weniger nach Geld und Macht.
28-10-2016
L’Université du Luxembourg et ses liens avec les universités israéliennes
un exemple d’incohérence des politiques du Grand-Duché de Luxembourg
Le 12 septembre dernier, l´Université du Luxembourg et l´Université hébraïque de Jérusalem ont signé une convention de collaboration et d’échanges, à l’occasion de la visite de Xavier Bettel, Premier ministre, en Israël et, accessoirement, en Palestine. Le Comité pour une Paix Juste au Proche-Orient (CPJPO) a tenu à clarifier les enjeux cachés de cette visite et de cette collaboration interuniversitaire. Il a aussi fait des propositions aux autorités luxembourgeoises ainsi qu’à l’Université pour rapprocher celles-ci de la cohérence qu’elles prétendent montrer dans les dossiers concernés.
Trois enjeux non dits lors d’une visite elle-même problématique
Premier non dit: une université qui dit avoir des «principes» et une «éthique» peut-elle coopérer avec une autre université qui est directement liée à l’armée israélienne, qui forme ses soldats, mène des recherches sur les armes, la sécurité et les machines de guerre (entre autres les drones) – tous «testés» sur les Palestiniens de Cisjordanie et, plus encore sur les populations «prisonnières» de Gaza?
Autre non dit: l’Université du Luxembourg peut-elle, sans complicité avec l’occupation et la colonisation, coopérer avec une université dont une partie des locaux est située sur des terres palestiniennes volées? Cette appropriation de terres des populations occupées est contraire à la 4e Convention de Genève, dénoncée par le Droit international, par l’Union européenne et le gouvernement luxembourgeois lui-même («la colonisation est l‘un des obstacles majeurs à la paix» a dit et répété, au nom du Gouvernement, le Ministre luxembourgeois des Affaires étrangères).
Troisième non dit : le déséquilibre regrettable entre une visite de 2 jours en Israël et une visite de quelques heures en Palestine: un alibi? en tous cas, pas un mot, pas un geste sur des projets de coopération universitaire avec la Palestine alors que les besoins en termes d’échanges et de coopérations inter-universitaires sont particulièrement importants en Palestine occupée.
Pour rappel, en 2015, le CPJPO avait envoyé un courrier et avait rencontré des responsables de l´Université du Luxembourg afin de les informer sur les liens qu´entretiennent les universités israéliennes – dont plusieurs sont partenaires de l´Université du Luxembourg – avec l´armée d’occupation israélienne régulièrement responsable de violations des droits humains et du droit international, soupçonnée par beaucoup d’instances de «crimes de guerres» sinon de «crimes contre l’humanité».
En effet, en Israël, les travaux de la plupart des Universités sont largement utilisés par, voire imbriqués dans, la recherche militaire, dont les résultats et les innovations qui en résultent sont testés sur les populations palestiniennes sous occupation. C’est d’ailleurs l’un des critères de «qualités» mis en exergue par les responsables israéliens pour vanter les avantages de leurs armes lors des grandes foires annuelles sur l’armement. Rien que de ce point de vue, tout partenariat académique avec de telles universités se trouve entaché du soupçon de «complicité» avec l‘occupation et la colonisation.
Des partenariats risqués
En 2015, des partenariats étaient en cours entre l‘université du Luxembourg et huit universités israéliennes, dont certains sont particulièrement problématiques pour les raisons essentielles suivantes :
L´Université hébraïque de Jérusalem
– Une partie du campus universitaire se trouve sur le territoire palestinien occupé.
– Des liens institutionnalisés avec l´armée israélienne. L´université chapeaute des collèges militaires israéliens et assure la formation des soldats israéliens en sciences et technologies. De plus, elle abrite une base militaire sur son territoire.
– L’Université hébraïque dissuade les étudiants internationaux de visiter Jérusalem-Est.
– Il existe une discrimination institutionnalisée à l’égard des étudiants arabes (voir le rapport de Human Rights Watch).
Le Technion Institute of Technology
– Cet institut collabore directement avec l´entreprise d´armement et de technologie militaire Elbit Systems, l‘une des plus grandes firmes israéliennes de production et de commercialisation d’engins et de technologies militaires et à usages militaires.
– Les résultats des recherches et les technologies mis au point par Elbit sont souvent utilisées et testées sur la population palestinienne enfermée et sous contrôle militaire. Ainsi les bulldozers téléguidés ont été utilisés à Gaza pour détruire des infrastructures essentielles à la simple survie de la population assiégée; de même les drones fabriqués par Elbit ont été largement utilisés lors des derniers bombardements sur Gaza en 2014.
L’Université de Haïfa
– Le guide officiel pour étudiants internationaux les décourage de visiter les villages palestiniens.
– Une base militaire se situe sur son campus.
– Ici aussi, il existe une discrimination systématique et institutionnalisée des étudiants arabes (voir le rapport de Human Rights Watch).
L’université «ne fait pas de politique»!
Comme très souvent, les responsables de l´université prétendent «ne pas faire de politique» ni pratiquer de sectarisme, car l´Université développe aussi de nombreux partenariats avec des universités arabes. Il est évident que le problème ne se situe pas là mais dans le fait que les universités israéliennes sont largement utilisées par la politique et pour des buts politiques – le maintien du contrôle d´une population, sinon le nettoyage ethnique de celle-ci. Par ailleurs, point de coopération évoquée avec les universités palestiniennes.
L´Université du Luxembourg a affirmé que huit partenariats académiques – qui s’inscrivent dans le cadre du programme européen Erasmus Mundus – sont toujours en cours mais expireraient au printemps. Quant à eux, les partenariats avec l´Université hébraïque de Jérusalem et l´université Ben Gourion se poursuivraient.
Voisinage étonnant avec le secteur militaro-industriel israélien
Dans le cadre du nouveau programme européen de recherche «Horizon 2020», l’université du Luxembourg constitue, avec l’aéroport de Luxembourg, l’une des parties prenantes dans le projet Flysec. L’un des buts de ce projet est de développer des systèmes de technologies complexes pour la sécurité des aéroports. Dans le cadre de ce projet, l’université et l’aéroport coopèrent avec la plus grande entreprise israélienne de technologie militaire et d´armement déjà citée plus haut, Elbit. L´objectif du projet est poursuivi à travers le „partage d´expériences et d´expertises de la part des industries, entreprises, recherches et monde académique“. L´expertise et l´expérience d’Elbit sont ainsi partagées et mises au profit de ses partenaires alors que celles-ci concernent entre autres les systèmes de surveillance et de contrôle autour du Mur illégal construit sur les terres palestiniennes, autour des check-points, des routes réservées aux colons et de la protection des colonies israéliennes.
Rappelons-nous: il y a quelques mois, après les attentats de Paris puis de Bruxelles, le gouvernement israélien a, à diverses reprises, offerts ses «bons et loyaux services» aux gouvernements concernés pour les aider de ses avancées technologiques dans leur lutte contre le terrorisme international (amalgamé ici avec les Palestiniens et les résistances légitimes du peuple palestinien). Le cynisme est fréquent en Israël. Le deviendrait-il aussi chez nous?
Or, cette coopération pose plusieurs problèmes :
– Il existe des risques importants que même les résultats de recherches civiles soient utilisés et détournés à des fins militaires par l’entreprise militaire Elbit.
– Nous voyons un réel cynisme dans ces pratiques de coopération avec Elbit de la part de l´UE et en particulier du Luxembourg, de l´Université et de la société de l´aéroport qui les conduisent à bénéficier de technologies et du know-how de cette entreprise, directement active dans de multiples atteintes au Droit international et aux Droits humains et qui, de la sorte, légitiment ces atteintes et s’en montrent complices.
– Or les États membres de l’ONU, l’UE, ses États membres et les institutions y relatives, telles que l’université, sont dans l’obligation en vertu du droit international (arrêt de la Cour internationale de Justice de juillet 2004) de ne pas prêter aide ou assistance au maintien d’une situation illégale? Il nous paraît donc évident que les uns comme les autres violent cette obligation, sont complices de cette situation illégale et sont en totale incohérence avec leurs propres déclarations.
Un exemple a contrario: les choix du Fonds luxembourgeois de Compensation (FDC)
Cela fait plusieurs années que le FDC a exclu de l’accès à ses fonds les entreprises qui contreviennent au Droit international et aux Droits humains. La dernière liste d’exclusions (2013) comprend ainsi 61 entreprises du monde entier, dont 8 entreprises israéliennes: les principales banques israéliennes, mais aussi la société Elbit. Motif: Elbit participe à la construction du mur («Association to providing security systems for illegal separation barrier on occupied territories (State of Palestine»).
Le FDC a été accusé de «boycotter» l’État d’Israël! Être en accord avec ses principes et critères éthiques constitue-t-il un «boycott»? Le FDC «boycotterait-il» donc 61 entreprises originaires de pays très différents du monde entier? Pourquoi dit-on qu’il s’agirait-il d’un «boycott» dans le cas israélien et pas dans les autres ? Pourquoi Israël ferait-il à nouveau exception?
Et surtout pourquoi une institution aussi importante dans la vie économique du Luxembourg telle que le FDC n’est-elle pas davantage imitée par plusieurs Ministères largement impliqués dans les coopérations avec l’État d’Israël, certaines de ses institutions et de ses entreprises (Ministère du Commerce, de l’Économie, du Tourisme, de la Recherche, …)? Business is business, n’est-ce pas!
Mais alors aussi: l’incohérence est incohérence! Assumons-le clairement, sans fausses explications et sans échappatoire. En 2012 déjà, Déi Lénk avait posé une question parlementaire au Ministre de l’économie de l’époque, Jeannot Krecké, concernant les diverses ambiguïtés des coopérations économiques et commerciales avec l‘État d’Israël et certaines de ses entités. Ces questions sont restées sans véritables réponses à ce jour, du moins dans la pratique. C’était d’ailleurs l’un des objectifs de la conférence de presse organisée par le CPJPO que de reposer ces questions, de ré-énoncer les interpellations qui en découlaient et de refaire des propositions en vue de remédier à cet état permanent d’incohérence. D’autant plus grave aujourd’hui que les autorités sont informées de ces incohérences et de leur impact sur la poursuite et l‘aggravation de la situation des Palestiniens.
De nombreux exemples a contrario résultent des pressions des sociétés civiles via la campagne BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions)
C’est surtout dans le cadre du «boycott académique» et du «désinvestissement» que l’on trouvera de nombreux exemples d’institutions qui, à l’instar du FDC luxembourgeois, ont pris leurs responsabilités et assumé leurs obligations selon le Droit international. Le boycott académique fait partie de la campagne «Boycott – Désinvestissement – Sanctions». Il fait peur à beaucoup, parce que, dans le cas présent, il s’agit d’Israël. Mais, en fait, on comprend généralement très mal le boycott académique: il consiste à ne pas nouer de relations avec des universités et des institutions de recherche qui participent à l´industrie de l´occupation voire qui relayent l´apartheid sur leur terrain universitaire. Il s´agit de contrer l´entreprise de «normalisation» que met en œuvre l´État d´Israël. Le boycott ne vise pas des personnes, mais les liens institutionnels avec l´État israélien, son armée, ses institutions dans la mesure et aussi longtemps qu’ils poursuivent leurs politiques d’occupation, de colonisation et de normalisation de ces politiques.
On ne citera que les quelques exemples suivants parmi les milliers de cas recensés depuis 2005 (appel de la société palestinienne). Des associations académiques prestigieuses comme l’American Studies Association ou la Teachers Union of Ireland adhèrent officiellement au boycott académique. Des milliers d´universitaires d´Afrique du Sud, des États-Unis d´Amérique, du Royaume-Uni, de Suède, d´Irlande, de Belgique et d´ailleurs ont signé des déclarations en soutien au boycott académique pour les raisons et dans les limites évoquées ci-dessus.
Que le Luxembourg devienne cohérent avec ses politiques déclarées, c’est possible! Tout dépend de sa «volonté politique»!
Le CPJPO a terminé sa conférence de presse par l’appel suivant aux autorités luxembourgeoises ainsi qu’à l’Université du Luxembourg. Je le reprends ici intégralement au titre de conclusion de ma contribution:
Nous appelons … le gouvernement luxembourgeois à cesser au Luxembourg sa coopération avec des entreprises qui profitent de l’occupation, telles que G4S, ou qui sont actives dans l’armement, telles que Elbit; nous l’appelons à conditionner sa coopération économique et commerciale avec Israël au respect des droits de l’homme, à suspendre la participation de l’Université du Luxembourg au projet Flysec et à évaluer les accords de celle-ci avec les universités israéliennes au regard des implications directes et indirectes de celles-ci dans l’occupation.
A défaut, nous risquons, dans 70 ans, de devoir présenter à la Palestine nos excuses pour notre complicité d’aujourd’hui dans son occupation et ses souffrances.
Et moi-même de terminer avec le slogan qui animera la campagne organisée en 2017 par la Coordination européenne des Comités et Associations pour la Palestine (ECCP):
«100 ans depuis la Déclaration Balfour,
70 ans depuis la Naqba,
50 ans d’occupation et de colonisation,
c’est ASSEZ!»
28-10-2016
17 octobre 1961: Massacre dans les rues de Paris
Le 17 octobre 1961, moins d’un an avant l’indépendance de l’Algérie, une manifestation d’Algériens opposés au couvre-feu qui leur a été imposé est brutalement réprimée par la police à Paris. Les historiens font état d’un bilan de plusieurs dizaines de morts dont de nombreux noyés dans la Seine.
La guerre d’indépendance de l’Algérie, déclenchée le 1er novembre 1954, occupe les esprits en France depuis bientôt 7 ans au moment des événements du 17 octobre 1961. Sur le terrain, les combats continuent malgré l’indépendance qui, de plus en plus, semble inéluctable. Le 6 janvier de la même année, les Français ont approuvé par référendum le droit à l’autodétermination de l’Algérie et le coup d’état des généraux opposé à tout pourparler et toute forme d’indépendance a échoué. Le général de Gaulle a d’ailleurs déjà discrètement entamé des négociations avec le FLN pour préparer la fin de plus de 130 années de présence coloniale française en Algérie.
Pourtant, même si la violence coloniale semble concentrée en Algérie, en métropole aussi la guerre se fait entendre. Face aux exactions de la police française à l’encontre des Algériens et du FLN (notamment par les FPA, ou «forces de police auxiliaires» composées de «volontaires musulmans» nés en Algérie), ce denier répond par des opérations commandos et des attentats à l’encontre des forces de l’ordre. Maurice Papon, le préfet de police de Paris à l’époque (tristement célèbre aujourd’hui pour son rôle dans la déportation des juifs de France pendant la deuxième guerre mondiale), ne fait que jeter de l’huile sur le feu en alimentant une haine revancharde teintée de racisme. Il déclara par exemple à l’enterrement d’un brigadier «pour un coup donné, nous en porterons dix».
La préfecture de police décide, dans ce contexte, l’instauration d’un couvre-feu de fait en décrétant: «Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s’abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement de 20h30 à 5h30 du matin». La mesure, clairement discriminatoire, est dénoncée par le PCF et diverses associations, mais c’est le FLN seul qui décide de passer à l’action en organisant une manifestation de protestation.
Manifestation réprimée
La fédération de France du FLN, dans une note annexée à son appel à manifester, précise clairement: «interdiction de prendre une arme avec soi, quelle qu’elle soit», «Ne répondre à aucune provocation d’où qu’elle vienne» et «le boycottage du couvre-feu raciste doit se dérouler pacifiquement, avec dignité et tout le calme absolu». Les travailleurs algériens de la région parisienne, dont beaucoup vivent dans des bidonvilles (notamment à Nanterre) se mobilisent massivement. C’est l’occasion pour non seulement s’opposer à ce couvre-feu mais aussi exprimer un désir profond et longtemps bafoué de dignité.
C’est ainsi par milliers qu’ils tentent de se rassembler vers 21h, par un temps pluvieux, à différents endroits du centre de la capitale. Avec l’interdiction de la manifestation décrétée par la préfecture de police, les policiers, CRS et FPA déclenchent une répression immédiate, impitoyable et féroce.
Ainsi, le journaliste de l’hebdomadaire «l’express» Jacques Derogy, présent dans les environs du cinéma le «Rex», rapporte qu’environ 2000 manifestants réussissent à se rassembler aux cris de «Algérie algérienne!» et «levez le couvre-feu!». Il assiste aux premiers tirs des policiers et témoignera avec de nombreux détails sur ces événements précis: «Les policiers casqués, pistolet et mitraillette au poing, chargent une première fois devant le cinéma le Rex (…) quand claquent les premières détonations. J’ignore s’il s’agit de grenades ou de coups de feu, mais en traversant la chaussée, je vois tirer d’un car de la préfecture en direction de la terrasse du café-tabac du Gymnase.(…)
Des gens courent en tous sens en hurlant. Dans le désordre qui règne sur le trottoir, j’aperçois sept corps allongés à la terrasse du café, parmi des chaussures, des bérets, des chapeaux et des vêtements, au milieu de flaques d’eau et de sang.(…). A trois mètres, autour d’une table du bistrot, cinq autres corps sont entassés les uns sur les autres. Deux d’entre eux râlent doucement. – Ils l’avaient bien cherché, dit quelqu’un.».
Ailleurs dans Paris, d’autres rassemblements on pu se former, notamment dans le quartier latin où les CRS chargent et frappent brutalement les protestataires. Selon de nombreux témoignages, des manifestants se jettent dans la Seine du pont Saint-Michel pour échapper aux coups, d’autres sont jetés à l’eau par les policiers et, ne sachant pas nager, meurent noyés. Des corps sont vus dériver sur la Seine, et on retrouvera dans les jours suivants dans les rubriques «faits divers» des journaux quelques lignes comme «Les cadavres de trois Algériens ont été repêchés au pont de Bezon. La police a ouvert une enquête»…
Les milliers de manifestants n’ayant pu se rassembler pour défiler sont arrêtés, et transportés dans des lieux de détention provisoire: le Palais des sports, au stade Pierre de Coubertin, dans la cour de la Préfecture de police où le témoignage d’un syndicaliste policier évoque des «traitements indéfendables» subis par les détenus. D’autres témoignages parleront de «visions d’horreur» dans ces différents lieux de détention.
Crimes coloniaux
La préfecture de police publie un communiqué mentionnant «des coups de feu tirés contre les forces de l’ordre qui ont riposté» et un bilan de «deux morts et plusieurs blessés algériens». Même si ce communiqué a été d’abord repris par les grands médias, de nombreux témoignages et réactions sur cette soirée sanglante ont par la suite été publiés. Selon l’historien Benjamin Stora, c’est un bilan de plusieurs dizaines de victimes («entre 50 et 120») qui doit être retenu.
Longtemps ignorée par les pouvoirs publics, la violence des événements de 1961 reste un traumatisme pour les familles des victimes qui ont gardé un profond sentiment d’injustice pendant de longues décennies. A part une plaque commémorative fleurie chaque année posée par la mairie de Paris sur le quai Saint-Michel, face à la Seine, ces familles ont dû attendre que le président François Hollande, suite à une forte campagne publique, publie un communiqué le 17 octobre 2012: «Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes».
La République française, qui aime se présenter en championne des droits de l’homme a bien du mal à reconnaître l’étendue de ses crimes coloniaux. On pense bien entendu aux massacres de Sétif, de Guelma et de Kheratta du 8 mai 45, où la répression de grandes manifestations pour l’indépendance de l’Algérie a fait plusieurs milliers de morts. C’est seulement après 70 ans qu’un représentant du gouvernement (le secrétaire d’État français chargé des Anciens Combattants, Jean-Marc Todeschini) a exprimé «la reconnaissance par la France des souffrances endurées».
A propos des événements sanglants d’octobre 1961, nous terminerons en laissant la parole au grand écrivain algérien Kateb Yacine( 1929-1989), avec son poème «La gueule du loup, 17 octobre 1961»
Peuple français, tu as tout vu
Oui, tout vu de tes propres yeux.
Tu as vu notre sang couler
Tu as vu la police
Assommer les manifestants
Et les jeter dans la Seine.
La Seine rougissante
N’a pas cessé les jours suivants
De vomir à la face
Du peuple de la Commune
Ces corps martyrisés
Qui rappelaient aux Parisiens
Leurs propres révolutions
Leur propre résistance.
Peuple français, tu as tout vu,
Oui, tout vu de tes propres yeux,
Et maintenant vas-tu parler?
Et maintenant vas-tu te taire?
28-10-2016
Une lapalissade
«5 espions sont tombés devant la Valette,
s’ils n’étaient pas morts, ils seraient encore en vie,
…et ils seraient des douaniers.»
L’original concerne un Monsieur de La Palisse, mort devant Pavie en 1525 lors d’une campagne de François 1er:
«Hélas, La Palice est mort,
il est mort devant Pavie;
Hélas, s’il n’était pas mort,
il ferait encore envie.»
On en fit une chanson très populaire au 16e siècle. Chantée dans les troquets, la dernière ligne était un peu changée: «il serait encore en vie». Depuis, une lapalissade consiste à affirmer une évidence; c’est une espèce de tautologie.
Qu’elle est la relation avec le crash de l’avion-espion ALSR de la compagnie luxembourgeoise de Monsieur Bernard Zeler, «CAE aviation», avec le général de François 1er ? Franchement, elle est tirée par les cheveux. Cependant, Zeler gère, depuis 2013, à Lapalisse en Allier, l’ancien fief de l’autre, «le premier centre européen de chute libre réservé aux militaires et aux services de renseignement». (le Monde du 26.10) CAE aviation à Luxembourg est loin d’être une entreprise de location d’avions. Son personnel se recrute parmi des anciens de la DGSE, l’espionnage extérieur français. Au Luxembourg cet état de fait ne devrait pas émouvoir outre mesure. Quand on cherche des niches, il ne faut trop se poser des questions.
A Malte c’est différent. Le gouvernement avait communiqué après le crash que les victimes étaient des douaniers français devant surveiller les trafics. A Paris, on a reconnu qu’il s’agit d’agents de la DGSE. Aux parlementaires maltais, qui se soucient de ce que leur pays est devenu une plaque tournante de l’intervention larvée de la France en Libye, le premier ministre, Monsieur Muscat, ne put que répéter que les Français avaient parlé d’opérations de douane.
Voler comme douaniers et tomber comme espions, ce ne serait pas une lapalissade.
28-10-2016
Es wird Zeit, dass Kunst wieder gesellschaftskritisch wird!
Richtung 22 will es versuchen.
Die Nachfrage nach gesellschaftskritischer Kunst ist auf dem aktuellen, internationalen Kunstmarkt nicht sehr groß. Denn welcher Millionär käme auf die Idee, ein teures Kunstwerk in seiner Villa aufzuhängen, das soziale Ungerechtigkeit, Armut oder Ausbeutung darstellt. Kommerzielle Kunst die gefällt, verkauft sich eben besser! Vorbei sind die Zeiten, wo kritische Künstler wie Georg Grosz, Otto Dix, John Heartfield Bilder und Fotomontagen realisiert haben, die politische Sprengkraft hatten.
Einer probierte es dennoch später : Joseph Beuys. « Jeder Mensch ist ein Künstler » war eine seiner bemerkenswertesten Aussagen. Würde man das wörtlich nehmen, so müsste man sicherlich die Luxemburger Polizei davon ausschließen. Oder steckt in dem einen oder anderen Polizisten doch das Talent eines Hobbykünstlers? Nein. Beuys meinte, dass in jedem Menschen kreatives Potential stecke, mit dem man die Gesellschaft radikal verändern könne. Man könnte also die Mitglieder der Gruppe « Richtung 22 » als seine Enkelkinder ansehen. Kreide war übrigens auch ein beliebtes Ausdrucksmittel bei Joseph Beuys.
Oft wird behauptet, dass Kunst im Dienste der Gesellschaft reine Utopie sei oder nur, wie in der früheren Sowjetunion, zu Propagandazwecken missbraucht werde. Wie man bei der Kunstaktion am letzten Nationalfeiertag sehen konnte, ist politische Kunst nach wie vor ein brisantes Thema. Ohne Fett und Filz, nur mit Kreide, ist es den Mitgliedern des Kollektivs gelungen, grundsätzliche Fragen über die Zukunft unseres gesellschaftlichen Zusammenlebens zu stellen. Hut ab ! Dabei geht es aber nicht um den weltbekannten Filzhut des berühmten Künstlers.
Ein Appell an die Mitglieder von Richtung 22 : « Lasst eurer Kreativität freien Lauf. Vergesst eure Schulzeit, wo ihr zu angepassten Mitbürgern erzogen wurdet. Lasst euch nicht einschüchtern bei dem Versuch, Kunst via Internet zu demokratisieren, denn es gibt nach wie vor eine Mehrzahl junger Leute, die sich nicht in eine Kunstgalerie hinein trauen ».
Dabei fällt einem spontan das Buch „Indignez-vous !“ von Stéphane Hessel ein. Diese Aufforderung sollte jedoch nicht aus dem reaktionären Mund derjenigen kommen, die sagen, dass die Verantwortlichen der Aktion vor der Philharmonie ihren Mist zuhause an ihre Klowände schmieren sollten.
Dass « Kunst ? » hier in Luxemburg wieder zu gesellschaftspolitischen Diskussionen führen kann, hätte sich nicht träumen lassen. Käme es zu der erhofften Mentalitätsveränderungen, so wäre ich gezwungen, den nächsten Nationalfeiertag hier in Luxemburg zu verbringen. In diesem Falle würde ich dann auch gerne die neue Nationalhymne mitsingen !
28-10-2016
Fotografien zwischen Schock und Faszination!
« Away from home », eine Ausstellung über Menschen auf der Suche nach einer neuen Heimat.
« Away from home » ist der Titel einer Fotoaustellung die vom 6. bis 23. Oktober in Neimënster-Luxemburg zu sehen ist. Acht Fotografen, darunter sechs Osteuropäer stellen hier, etwas dicht gedrängt, DINA2 formatige, digitale Prints, in Farbe oder in Schwarz-Weiß aus. Die Bilder zeigen Menschen, Männer, Frauen, Kinder, die freiwillig oder unfreiwillig ihr Zuhause verlassen mussten, oder gar kein Zuhause ihr Eigen nennen können.
Matej Povse (Slovenien), Matic Zorman (Slovenien) und Maciek Nabradalik (Polen) fotografierten Flüchtlinge auf ihren langen Wegen quer durch Europa. Sven Becker (Luxemburg) berichtet über das Schicksal von Flüchtlingen, die bereits in Luxemburg leben, Patrick Galbats (Luxemburg) und Adam Lach (Polen) interessieren sich für das Alltagsleben der Romas in Polen und Moldavien.Radu Ciorniciucs (Rumänien) Projekt befasst sich mit den Strassenkindern von Bukarest, die unter der Stadt leben. Maciek Nabrodalik (Polen) zeigt, wie frühere Einwohner von Chernobyl heimkehren, um ihre zerstörten Häuser wieder in Augenschein zu nehmen. Margo Skwara (Polen) porträtiert Ausländer, die es gewagt haben, in Luxemburg ein neues, Berufsleben anzufangen.
Es sollten dokumentarische Aufnahmen werden, soziologische oder ethnografische Studien, da viele der hier präsentierten Fotographen an sich Fotojournalisten sind. Aber es gelingt ihnen, mehr daraus zu machen! Viele Prints verdienen ebenfalls das Prädikat « Kunstfotographie », da sie ganz einfach ästhetisch und schön anzusehen sind. Viele Nachtszenen erinnern einen an Werke von Caravaggio oder El Greco. Dagegen verweisen unscharf aufgenommene Szenen auf den noch lebenden deutschen Maler Gerhard Richter.
Diese permanente Zweideutigkeit, zwischen Real und Irreal bis hin zu Surreal, diese fließenden Übergänge zwischen Objektivität und Subjektivität machen den Ausstellungsbesuch besonders empfehlenswert. Man ist schockiert und zugleich fasziniert. Beim Anblick dieser Bilder macht sich ein schwer beschreibbares, ungutes Gefühl breit. Dieses Gefühl ist weniger ausgeprägt bei der Serie von Arbeiten über Flüchtlinge, die es bis nach Luxemburg geschafft haben, um hier ein neues, zweites Leben anzufangen. Warum ? Nun, diese Flüchtlinge werden mit ihrem Namen genannt, es sind Menschen mit einer Identität, einem Beruf, einem Lebenslauf.
Das ungute Gefühl weicht der Bewunderung und dem Respekt. Die meisten von ihnen wollen mithelfen unser Land voran zu bringen. Aussagen wie : « ich liebe Luxemburg, weil es multikulturell, offen, kosmopolitisch ist » sind bemerkenswert, genauso wie auch die Bitte nach einem notwendigen, interkulturellen Dialog.
Man verlässt die Ausstellung mit einem weinenden und einem lachenden Auge, und mit der Angst
dass es jeden von uns treffen kann. Umweltkatastrophen, politische Konflikte könnten uns in Zukunft auch zu Flüchtlingen machen. Man denke nur an Cattenom, wenn wir bei strahlend blauem Himmel drei weiße Wolken wie Pilze in den Himmel aufsteigen sehen. (Mapk)