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Donald Trump président : le changement c’est maintenant !

Le nouveau président des Etats Unis n’a pas perdu son temps pour imprimer son empreinte sur la politique intérieure et extérieure de la 1ère puissance mondiale… Non sans provoquer des vagues de protestations et de réactions qui sont le prélude à une accélération prévisible de l’instabilité et des tensions intérieures comme extérieures. Le changement, c’est maintenant, mais pas forcément celui dont rêve l’homme « le plus puissant du monde ».
Ceux qui croyaient que Donald Trump allait s’assagir en endossant le costume présidentiel se sont trompés. A moins qu’ils n’aient eu raison trop tôt… Au lendemain de son investiture, les choses étaient claires : les attitudes provocatrices et la ligne ultra-droitière étaient bien rentrées à la Maison Blanche, par la porte ou par la fenêtre, peu importe.

Tambours et trumpettes

Cela a commencé par les polémiques risibles sur la taille de la foule qui était venue assister à son investiture. Le nouveau président a tenu, contre l’avis de ses conseillers, à allumer un contre-feu pathétique pour essayer de minimiser les manifestations de protestation massives qui se sont organisées dès le lendemain de son entrée à la Maison Blanche.
Sans attendre, le nouveau président a pris des décrets contre l’Obama Care et contre l’avortement. La portée réelle de ces décrets n’est pas énorme, mais la symbolique était puissante. Dans le même temps, il semait le trouble au plan international en attaquant l’Union européenne et la Chine. Un peu plus tard, il tentait de museler l’Agence de Protection de l’Environnement américaine pour l’empêcher de prendre des positions qui contredirait sa politique extractiviste et climato sceptique. Le résultat ne s’est pas fait attendre : plusieurs institutions comme le « Badlands national Park » se sont mis à tweeter à frénétiquement pour rappeler quelques douloureuses vérités sur le changement climatique et ses causes. Effet boomerang garanti ! Ensuite, il jetait un froid glacial sur les relations avec le Mexique… Et notre clavier made in China n’est pas assez rapide pour relater toutes ses décisions ou prises de position fracassantes. C’est sans doute la preuve que la Chine n’est pas uniquement un adversaire commercial pour les Etats-Unis, mais cela semble échapper complètement au nouveau président.
En face, la résistance s’organise. Les manifestations de masse représentent un événement historique dans l’histoire des Etats-Unis car elles ont vu converger les mouvements féministes, la jeunesse, le mouvement « Black lives matter » et la classe ouvrière. La gauche radicale a joué un rôle non négligeable, notamment autour de Kshama Sawant et de son organisation « Socialist Alternative ».

Que faire ?

Cette irruption du peuple américain sur la scène est prometteuse. Mais encore faut-il qu’une stratégie de résistance claire en émerge. Sur ce point, la partie n’est pas encore gagnée, mais les raisins de la colère sont mûrs.
Le plus grand défi que le mouvement de résistance anti-Trump devra relever est de couper les ponts avec le Parti démocrate. Hillary Clinton a déclaré que « Trump mérite notre soutien » et « qu’il faut lui laisser une chance ». L’âpreté de leurs débats n’était donc qu’une mauvaise comédie. Il n’est donc plus permis d’espérer que les Démocrates puissent encore représenter une alternative ou un moindre mal par rapport à la nouvelle situation. Et l’ère Obama ne doit pas être idéalisée, comme de nombreux médias ont tenté de le faire… Car Barack Obama est quand même le président qui a largué le plus de bombes sur les populations notamment au Proche-Orient. Et son bilan social n’est pas vraiment glorieux.
Pour un nombre croissant d’Américains, il apparaît clairement qu’une nouvelle force doit émerger pour représenter les intérêts de 99% contre l’Establishment représenté par les Républicains comme les Démocrates. Les divergences des 2 grands partis historiques ne portent en réalité que sur les modalités de la domination de la classe capitaliste sur le reste de la population.

Socialisme ou barbarie

La perspective d’une relation de plus en plus turbulente entre les États-Unis et la Chine notamment, avec de sérieux conflits commerciaux et économiques, n’est pas une fiction. Elle suscite à juste titre les craintes des commentateurs capitalistes. Les surenchères militaires et les exercices de musculation se multiplient. Ils sont symptomatiques des divisions profondes qui traversent les classes dirigeantes du monde entier, lesquelles sont de moins en moins capables d’élaborer la moindre réponse, même partielle, à la crise du capitalisme. Tout cela confirme le fait que le capitalisme entraîne l’humanité plus profondément dans la crise et les calamités. Nous gardons toutefois notre optimisme face à ces nuages sombres parce que nous voyons l’autre face de la pièce, avec la résistance croissante des travailleurs et des jeunes du monde entier face au capitalisme et à ses représentants politiques. C’est ce qui ressort le plus clairement de l’opposition de masse à Trump qui s’est déjà amorcée avant même son entrée à la Maison Blanche. La réponse nécessaire à Trump, et au nationalisme de droite dans tous les pays, est la construction d’une alternative populaire de la classe ouvrière avec un programme socialiste clair, c’est-à-dire un programme qui place les intérêts de l’immense majorité de la population avant la soif de profit de quelques-uns.